Chords for 25 ans après la mort de Serge Gainsbourg...
Tempo:
115.15 bpm
Chords used:
A
G
Eb
C
Db
Tuning:Standard Tuning (EADGBE)Capo:+0fret
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[A] Voici l'une des dernières femmes de Serge Gainsbourg.
Elle avait 16 ans, lui presque 60 lors de leur rencontre en 1985.
Il a fallu pas moins de 20 ans à Constance Meyer pour assumer cette relation qu'elle décrit dans un livre.
Aujourd'hui, elle revient pour nous sur cette idylle amoureuse, tendre et passionnée qui dura jusqu'à la mort de Serge Gainsbourg.
Je l'ai rencontrée en lui écrivant une lettre, une longue lettre de 5 pages, lui parlant de ses mots.
Je crois que c'était une lettre littéraire et poétique.
[Eb] C'est comme ça que je [A] l'ai rencontrée.
Ensuite, il m'a téléphonée pour me remercier.
J'avais mis mon [Eb] numéro de téléphone à la fin en pensant qu'il ne m'appellerait jamais.
J'avais mis cette lettre, je n'en ai parlé à personne, c'était [A] irréel.
[Gm] En fait, il m'a appelée très gentiment.
Il [N] était timide, parce que Serge était très [C] timide.
[Eb] Il m'a demandé s'il pouvait m'inviter à dîner, ce qu'on a fait.
Mais [N] ça ne s'est pas fait tout de suite la relation, comme souvent dans les couples.
[Eb] On s'est revus trois [A] mois après.
Ça a commencé là, mais ça n'a pas commencé du tout ce soir-là.
[N] On faisait des bêtises, on ne dormait pas de la nuit, on écoutait de la musique.
Il était habillé tout en jean, il n'avait pas d'âge.
C'était un grand enfant, très [A] drôle et très gentil.
Un jour, on va à la Coupole assez tard, on mange du homard.
[F] Je lui dis qu'elles étaient jolies, les petites assiettes.
Il y avait une pile à côté.
Il me dit « viens, on [Em] en pique [N] ».
Je lui dis « mais non, tout le monde nous regarde ».
Il me dit « mais non, personne ne nous regarde ».
Je pensais que quand Serge Gainsbourg arrivait dans un restaurant, tout le monde l'observait.
Il me dit « vas-y, vas-y ».
J'ai piqué cinq petites assiettes que j'ai mises dans mon jean.
C'était plein de petites blagues.
Il adorait fréquenter les commissariats de police et les casernes de pompiers,
parce qu'ils faisaient collection des insignes et des médailles.
[G] L'idée, c'était d'aller au Drugstore vers minuit.
[Db] Le Drugstore [Ab] Plubécier Saint-Germain qui n'existe plus,
qui était ouvert [C] jusqu'à deux [G] heures.
Il achetait des caisses de champagne [C] et des jambons entiers.
[N] Il les amenait aux policiers qui le connaissaient tous,
qui étaient ravis.
Les brigades de nuit, ça les amusait beaucoup.
On allait dans une salle à côté.
Là, ils les faisaient boire et à la fin, ils leur demandaient leurs insignes.
Ils disaient « Non, on ne peut pas, on va se faire disputer par la hiérarchie ».
À la fin, Bourré disait « On te le donne et on se débrouillera ».
Je n'ai absolument rien oublié.
[G] Il est là tout le temps avec moi.
Bien sûr, il manque.
C'est comme quelqu'un qui perd un être cher,
qui perd un parent, [E] un frère, une soeur, [G] un être aimé.
À la fois, il nous manque, bien sûr, mais il est là tout le temps.
[A] Il est là tout le temps.
Et puis, au quotidien, même si je n'y pense pas forcément tous les jours,
c'est quelqu'un qui m'accompagne.
Très très humble, ça m'a beaucoup marquée.
Je ne connaissais même pas ce mot « humilité ».
Un grand sens de l'humour.
[N]
Ne jamais être fier de soi.
Être gentil envers les autres.
Généreux.
Il ouvrait sa porte aux jeunes.
Il donnait beaucoup de billets de 500 francs aux jeunes,
dans la rue, aux serveurs, aux chauffeurs de taxi.
Et une générosité aussi.
Il ouvrait sa porte, il essayait de donner ce qu'il pouvait.
Il était [Gm] accessible, il était simple.
Et il m'a appris des qualités [Db] humaines.
Il n'arrêtait pas de me dire qu'il rêverait de [A] brûler tous ses disques.
Il ne voulait pas que son œuvre lui survivre.
Et il [G] ne pensait pas que 20 ans après,
et 25 ans après maintenant, aujourd'hui, il aurait un tel succès.
Alors, comme il était double,
il serait à la [Em] fois un peu mécontent et très fier.
Il a travaillé jusqu'au bout.
Donc il était quand même très actif.
Et ça ne se voyait pas, il n'y avait pas de signe distinctif qu'il allait mourir.
Il était un peu plus fatigué, mais moi, il m'a toujours protégée.
Il ne m'a jamais dit [Eb] qu'il était malade.
Donc je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
C'est peut-être la chose que j'ai le plus regrettée d'ailleurs.
Et peut-être la chose pour laquelle j'étais le moins mature.
C [C]'est-à-dire que la différence d'âge n'avait pas d'importance en fait.
Sauf pour la maladie et la mort.
Je ne l'ai pas vu venir, je n'ai pas compris.
Mais il ne m'a pas prévenue, il m'a épargnée, il m'a protégée.
Et je crois que lui-même n'y croyait pas.
Parce que c'était comme un enfant qui jouait avec le feu.
Et qui disait toujours, mais non, plus tard, plus tard.
Il blaguait sur la mort, il disait, j'ai eu trois cardiologues,
ils sont tous morts et moi je suis toujours vivant.
[N] Donc il était un petit peu plus en retrait.
Mais la dernière fois que je l'ai vu, c'était un mois et demi avant qu'il meure.
Et je n'ai vu aucun signe distinctif.
Je lui ai dit au revoir comme si on allait se revoir.
Moi ce que je n'aime pas aujourd'hui, c'est souvent la réduction qu'en font les médias.
C'est-à-dire que Serge Gainsbourg, c'est peut-être 400 vidéos sur YouTube ou 350.
Et il passe en boucle les 7 ou 8 où il est Gainsbourg.
Et ça réduit le personnage.
Donc pour la jeunesse, c'est très compliqué de savoir qui était le vrai Serge Gainsbourg.
Je trouve que les médias, ça dépend.
Il y a des bonnes émissions, je ne vais pas toujours réduire.
Mais très souvent, ils accentuent le côté Gainsbourg.
Alors que c'est juste le showman, c'est juste là où il se rend compte qu'il fait scandale,
qu'il vend des disques, qu'il s'enferme un peu dans ce personnage.
D'ailleurs, il se fait un peu prendre au piège lui-même.
Mais c'est [Db] rien, c'est un [A] accessoire.
Pour moi, c'est cette apparition dans sa vie.
C'était pas du tout l'homme qu'il était.
[Abm] 25 ans après sa mort, Constance Meyer n'a donc rien [G] oublié de cette rencontre.
Ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est qu'on n'oublie pas Gainsbourg, le Gainsbourg qu'elle a
Elle avait 16 ans, lui presque 60 lors de leur rencontre en 1985.
Il a fallu pas moins de 20 ans à Constance Meyer pour assumer cette relation qu'elle décrit dans un livre.
Aujourd'hui, elle revient pour nous sur cette idylle amoureuse, tendre et passionnée qui dura jusqu'à la mort de Serge Gainsbourg.
Je l'ai rencontrée en lui écrivant une lettre, une longue lettre de 5 pages, lui parlant de ses mots.
Je crois que c'était une lettre littéraire et poétique.
[Eb] C'est comme ça que je [A] l'ai rencontrée.
Ensuite, il m'a téléphonée pour me remercier.
J'avais mis mon [Eb] numéro de téléphone à la fin en pensant qu'il ne m'appellerait jamais.
J'avais mis cette lettre, je n'en ai parlé à personne, c'était [A] irréel.
[Gm] En fait, il m'a appelée très gentiment.
Il [N] était timide, parce que Serge était très [C] timide.
[Eb] Il m'a demandé s'il pouvait m'inviter à dîner, ce qu'on a fait.
Mais [N] ça ne s'est pas fait tout de suite la relation, comme souvent dans les couples.
[Eb] On s'est revus trois [A] mois après.
Ça a commencé là, mais ça n'a pas commencé du tout ce soir-là.
[N] On faisait des bêtises, on ne dormait pas de la nuit, on écoutait de la musique.
Il était habillé tout en jean, il n'avait pas d'âge.
C'était un grand enfant, très [A] drôle et très gentil.
Un jour, on va à la Coupole assez tard, on mange du homard.
[F] Je lui dis qu'elles étaient jolies, les petites assiettes.
Il y avait une pile à côté.
Il me dit « viens, on [Em] en pique [N] ».
Je lui dis « mais non, tout le monde nous regarde ».
Il me dit « mais non, personne ne nous regarde ».
Je pensais que quand Serge Gainsbourg arrivait dans un restaurant, tout le monde l'observait.
Il me dit « vas-y, vas-y ».
J'ai piqué cinq petites assiettes que j'ai mises dans mon jean.
C'était plein de petites blagues.
Il adorait fréquenter les commissariats de police et les casernes de pompiers,
parce qu'ils faisaient collection des insignes et des médailles.
[G] L'idée, c'était d'aller au Drugstore vers minuit.
[Db] Le Drugstore [Ab] Plubécier Saint-Germain qui n'existe plus,
qui était ouvert [C] jusqu'à deux [G] heures.
Il achetait des caisses de champagne [C] et des jambons entiers.
[N] Il les amenait aux policiers qui le connaissaient tous,
qui étaient ravis.
Les brigades de nuit, ça les amusait beaucoup.
On allait dans une salle à côté.
Là, ils les faisaient boire et à la fin, ils leur demandaient leurs insignes.
Ils disaient « Non, on ne peut pas, on va se faire disputer par la hiérarchie ».
À la fin, Bourré disait « On te le donne et on se débrouillera ».
Je n'ai absolument rien oublié.
[G] Il est là tout le temps avec moi.
Bien sûr, il manque.
C'est comme quelqu'un qui perd un être cher,
qui perd un parent, [E] un frère, une soeur, [G] un être aimé.
À la fois, il nous manque, bien sûr, mais il est là tout le temps.
[A] Il est là tout le temps.
Et puis, au quotidien, même si je n'y pense pas forcément tous les jours,
c'est quelqu'un qui m'accompagne.
Très très humble, ça m'a beaucoup marquée.
Je ne connaissais même pas ce mot « humilité ».
Un grand sens de l'humour.
[N]
Ne jamais être fier de soi.
Être gentil envers les autres.
Généreux.
Il ouvrait sa porte aux jeunes.
Il donnait beaucoup de billets de 500 francs aux jeunes,
dans la rue, aux serveurs, aux chauffeurs de taxi.
Et une générosité aussi.
Il ouvrait sa porte, il essayait de donner ce qu'il pouvait.
Il était [Gm] accessible, il était simple.
Et il m'a appris des qualités [Db] humaines.
Il n'arrêtait pas de me dire qu'il rêverait de [A] brûler tous ses disques.
Il ne voulait pas que son œuvre lui survivre.
Et il [G] ne pensait pas que 20 ans après,
et 25 ans après maintenant, aujourd'hui, il aurait un tel succès.
Alors, comme il était double,
il serait à la [Em] fois un peu mécontent et très fier.
Il a travaillé jusqu'au bout.
Donc il était quand même très actif.
Et ça ne se voyait pas, il n'y avait pas de signe distinctif qu'il allait mourir.
Il était un peu plus fatigué, mais moi, il m'a toujours protégée.
Il ne m'a jamais dit [Eb] qu'il était malade.
Donc je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
C'est peut-être la chose que j'ai le plus regrettée d'ailleurs.
Et peut-être la chose pour laquelle j'étais le moins mature.
C [C]'est-à-dire que la différence d'âge n'avait pas d'importance en fait.
Sauf pour la maladie et la mort.
Je ne l'ai pas vu venir, je n'ai pas compris.
Mais il ne m'a pas prévenue, il m'a épargnée, il m'a protégée.
Et je crois que lui-même n'y croyait pas.
Parce que c'était comme un enfant qui jouait avec le feu.
Et qui disait toujours, mais non, plus tard, plus tard.
Il blaguait sur la mort, il disait, j'ai eu trois cardiologues,
ils sont tous morts et moi je suis toujours vivant.
[N] Donc il était un petit peu plus en retrait.
Mais la dernière fois que je l'ai vu, c'était un mois et demi avant qu'il meure.
Et je n'ai vu aucun signe distinctif.
Je lui ai dit au revoir comme si on allait se revoir.
Moi ce que je n'aime pas aujourd'hui, c'est souvent la réduction qu'en font les médias.
C'est-à-dire que Serge Gainsbourg, c'est peut-être 400 vidéos sur YouTube ou 350.
Et il passe en boucle les 7 ou 8 où il est Gainsbourg.
Et ça réduit le personnage.
Donc pour la jeunesse, c'est très compliqué de savoir qui était le vrai Serge Gainsbourg.
Je trouve que les médias, ça dépend.
Il y a des bonnes émissions, je ne vais pas toujours réduire.
Mais très souvent, ils accentuent le côté Gainsbourg.
Alors que c'est juste le showman, c'est juste là où il se rend compte qu'il fait scandale,
qu'il vend des disques, qu'il s'enferme un peu dans ce personnage.
D'ailleurs, il se fait un peu prendre au piège lui-même.
Mais c'est [Db] rien, c'est un [A] accessoire.
Pour moi, c'est cette apparition dans sa vie.
C'était pas du tout l'homme qu'il était.
[Abm] 25 ans après sa mort, Constance Meyer n'a donc rien [G] oublié de cette rencontre.
Ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est qu'on n'oublie pas Gainsbourg, le Gainsbourg qu'elle a
Key:
A
G
Eb
C
Db
A
G
Eb
[A] _ Voici l'une des dernières femmes de Serge Gainsbourg.
Elle avait 16 ans, lui presque 60 lors de leur rencontre en 1985.
Il a fallu pas moins de 20 ans à Constance Meyer pour assumer cette relation qu'elle décrit dans un livre.
Aujourd'hui, elle revient pour nous sur cette idylle amoureuse, tendre et passionnée qui dura jusqu'à la mort de Serge Gainsbourg.
Je l'ai rencontrée en lui écrivant une lettre, une longue lettre de 5 pages, lui parlant de ses mots.
Je crois que c'était une lettre littéraire et poétique.
[Eb] C'est comme ça que je [A] l'ai rencontrée.
Ensuite, il m'a téléphonée pour me remercier.
J'avais mis mon [Eb] numéro de téléphone à la fin en pensant qu'il ne m'appellerait jamais.
J'avais mis cette lettre, je n'en ai parlé à personne, c'était [A] irréel.
_ [Gm] En fait, il m'a appelée très gentiment.
Il [N] était timide, parce que Serge était très [C] timide.
[Eb] Il m'a demandé s'il pouvait m'inviter à dîner, ce qu'on a fait.
Mais [N] ça ne s'est pas fait tout de suite la relation, comme souvent dans les couples.
[Eb] On s'est revus trois [A] mois après.
Ça a commencé là, mais ça n'a pas commencé du tout ce soir-là.
[N] On faisait des bêtises, on ne dormait pas de la nuit, on écoutait de la musique.
Il était habillé tout en jean, il n'avait pas d'âge.
C'était un grand enfant, _ très _ [A] drôle et très gentil.
Un jour, on va à la Coupole assez tard, on mange du homard.
[F] Je lui dis qu'elles étaient jolies, les petites assiettes.
Il y avait une pile à côté.
Il me dit « viens, on [Em] en pique [N] ».
Je lui dis « mais non, _ tout le monde nous regarde ».
Il me dit « mais non, personne ne nous regarde ».
Je pensais que quand Serge Gainsbourg arrivait dans un restaurant, tout le monde l'observait.
Il me dit « vas-y, vas-y ».
J'ai piqué cinq petites assiettes que j'ai mises dans mon jean.
C'était plein de petites blagues.
Il adorait fréquenter les commissariats de police et les casernes de pompiers,
parce qu'ils faisaient collection des insignes et des médailles. _
[G] L'idée, c'était d'aller au Drugstore vers minuit.
[Db] Le Drugstore [Ab] Plubécier Saint-Germain qui n'existe plus,
qui était ouvert [C] jusqu'à deux [G] heures.
Il achetait des caisses de champagne [C] et des jambons entiers.
[N] _ Il les amenait aux policiers qui le connaissaient tous,
qui étaient ravis.
Les brigades de nuit, ça les amusait beaucoup.
On allait dans une salle à côté.
Là, ils les faisaient boire et à la fin, ils leur demandaient leurs insignes.
Ils disaient « Non, on ne peut pas, on va se faire disputer par la hiérarchie ».
À la fin, Bourré disait « On te le donne et on se débrouillera ».
Je n'ai absolument rien oublié.
_ [G] Il est là tout le temps avec moi.
Bien sûr, il manque.
C'est comme quelqu'un qui perd un être cher,
qui perd un parent, [E] un frère, une soeur, [G] un être aimé.
À la fois, il nous manque, bien sûr, mais il est là tout le temps. _ _ _
_ [A] Il est là tout le temps.
Et puis, au quotidien, même si je n'y pense pas forcément tous les jours,
c'est quelqu'un qui m'accompagne.
Très très humble, ça m'a beaucoup marquée.
Je ne connaissais même pas ce mot « humilité ».
Un grand sens de l'humour.
_ [N] _
Ne jamais être fier de soi.
Être gentil envers les autres.
Généreux.
Il ouvrait sa porte aux jeunes.
Il donnait beaucoup de billets de 500 francs aux jeunes,
dans la rue, aux serveurs, aux chauffeurs de taxi.
Et une générosité aussi.
_ Il ouvrait sa porte, il essayait de donner ce qu'il pouvait.
Il était [Gm] accessible, il était simple. _
Et il m'a appris des qualités [Db] humaines.
Il n'arrêtait pas de me dire qu'il rêverait de [A] brûler tous ses disques.
Il ne voulait pas que son œuvre lui survivre.
Et il [G] ne pensait pas que 20 ans après,
et 25 ans après maintenant, aujourd'hui, il aurait un tel succès.
Alors, comme il était double,
il serait à la [Em] fois _ _ un peu mécontent _ et très fier.
Il a travaillé jusqu'au bout.
Donc il était quand même très actif.
Et ça ne se voyait pas, il n'y avait pas de signe distinctif qu'il allait mourir.
Il était un peu plus fatigué, mais moi, il m'a toujours protégée.
Il ne m'a jamais dit [Eb] qu'il était malade.
Donc je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
C'est peut-être la chose que j'ai le plus regrettée d'ailleurs.
Et peut-être la chose pour laquelle j'étais le moins mature.
C [C]'est-à-dire que la différence d'âge n'avait pas d'importance en fait.
Sauf pour la maladie et la mort.
Je ne l'ai pas vu venir, je n'ai pas compris.
Mais il ne m'a pas prévenue, il m'a épargnée, il m'a protégée.
Et je crois que lui-même n'y croyait pas.
Parce que c'était comme un enfant qui jouait avec le feu.
Et qui disait toujours, mais non, plus tard, plus tard.
Il blaguait sur la mort, il disait, j'ai eu trois cardiologues,
ils sont tous morts et moi je suis toujours vivant.
[N] Donc il était un petit peu plus en retrait.
Mais la dernière fois que je l'ai vu, c'était un mois et demi avant qu'il meure.
Et je n'ai _ vu aucun signe distinctif.
Je lui ai dit au revoir comme si on allait se revoir.
Moi ce que je n'aime pas aujourd'hui, c'est souvent la réduction qu'en font les médias.
C'est-à-dire que Serge Gainsbourg, c'est peut-être 400 vidéos sur YouTube ou 350.
Et il passe en boucle les 7 ou 8 où il est Gainsbourg. _
Et ça réduit le personnage.
Donc pour la jeunesse, c'est très compliqué de savoir qui était le vrai Serge Gainsbourg.
Je trouve que les médias, ça dépend.
Il y a des bonnes émissions, je ne vais pas toujours réduire.
Mais très souvent, ils accentuent le côté Gainsbourg.
Alors que c'est juste le showman, c'est juste là où il se rend compte qu'il fait scandale,
qu'il vend des disques, qu'il s'enferme un peu dans ce personnage.
D'ailleurs, il se fait un peu prendre au piège lui-même.
Mais c'est [Db] rien, c'est un [A] accessoire.
Pour moi, c'est cette apparition dans sa vie.
C'était pas du tout l'homme qu'il était.
_ [Abm] 25 ans après sa mort, Constance Meyer n'a donc rien [G] oublié de cette rencontre.
Ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est qu'on n'oublie pas Gainsbourg, le Gainsbourg qu'elle a
Elle avait 16 ans, lui presque 60 lors de leur rencontre en 1985.
Il a fallu pas moins de 20 ans à Constance Meyer pour assumer cette relation qu'elle décrit dans un livre.
Aujourd'hui, elle revient pour nous sur cette idylle amoureuse, tendre et passionnée qui dura jusqu'à la mort de Serge Gainsbourg.
Je l'ai rencontrée en lui écrivant une lettre, une longue lettre de 5 pages, lui parlant de ses mots.
Je crois que c'était une lettre littéraire et poétique.
[Eb] C'est comme ça que je [A] l'ai rencontrée.
Ensuite, il m'a téléphonée pour me remercier.
J'avais mis mon [Eb] numéro de téléphone à la fin en pensant qu'il ne m'appellerait jamais.
J'avais mis cette lettre, je n'en ai parlé à personne, c'était [A] irréel.
_ [Gm] En fait, il m'a appelée très gentiment.
Il [N] était timide, parce que Serge était très [C] timide.
[Eb] Il m'a demandé s'il pouvait m'inviter à dîner, ce qu'on a fait.
Mais [N] ça ne s'est pas fait tout de suite la relation, comme souvent dans les couples.
[Eb] On s'est revus trois [A] mois après.
Ça a commencé là, mais ça n'a pas commencé du tout ce soir-là.
[N] On faisait des bêtises, on ne dormait pas de la nuit, on écoutait de la musique.
Il était habillé tout en jean, il n'avait pas d'âge.
C'était un grand enfant, _ très _ [A] drôle et très gentil.
Un jour, on va à la Coupole assez tard, on mange du homard.
[F] Je lui dis qu'elles étaient jolies, les petites assiettes.
Il y avait une pile à côté.
Il me dit « viens, on [Em] en pique [N] ».
Je lui dis « mais non, _ tout le monde nous regarde ».
Il me dit « mais non, personne ne nous regarde ».
Je pensais que quand Serge Gainsbourg arrivait dans un restaurant, tout le monde l'observait.
Il me dit « vas-y, vas-y ».
J'ai piqué cinq petites assiettes que j'ai mises dans mon jean.
C'était plein de petites blagues.
Il adorait fréquenter les commissariats de police et les casernes de pompiers,
parce qu'ils faisaient collection des insignes et des médailles. _
[G] L'idée, c'était d'aller au Drugstore vers minuit.
[Db] Le Drugstore [Ab] Plubécier Saint-Germain qui n'existe plus,
qui était ouvert [C] jusqu'à deux [G] heures.
Il achetait des caisses de champagne [C] et des jambons entiers.
[N] _ Il les amenait aux policiers qui le connaissaient tous,
qui étaient ravis.
Les brigades de nuit, ça les amusait beaucoup.
On allait dans une salle à côté.
Là, ils les faisaient boire et à la fin, ils leur demandaient leurs insignes.
Ils disaient « Non, on ne peut pas, on va se faire disputer par la hiérarchie ».
À la fin, Bourré disait « On te le donne et on se débrouillera ».
Je n'ai absolument rien oublié.
_ [G] Il est là tout le temps avec moi.
Bien sûr, il manque.
C'est comme quelqu'un qui perd un être cher,
qui perd un parent, [E] un frère, une soeur, [G] un être aimé.
À la fois, il nous manque, bien sûr, mais il est là tout le temps. _ _ _
_ [A] Il est là tout le temps.
Et puis, au quotidien, même si je n'y pense pas forcément tous les jours,
c'est quelqu'un qui m'accompagne.
Très très humble, ça m'a beaucoup marquée.
Je ne connaissais même pas ce mot « humilité ».
Un grand sens de l'humour.
_ [N] _
Ne jamais être fier de soi.
Être gentil envers les autres.
Généreux.
Il ouvrait sa porte aux jeunes.
Il donnait beaucoup de billets de 500 francs aux jeunes,
dans la rue, aux serveurs, aux chauffeurs de taxi.
Et une générosité aussi.
_ Il ouvrait sa porte, il essayait de donner ce qu'il pouvait.
Il était [Gm] accessible, il était simple. _
Et il m'a appris des qualités [Db] humaines.
Il n'arrêtait pas de me dire qu'il rêverait de [A] brûler tous ses disques.
Il ne voulait pas que son œuvre lui survivre.
Et il [G] ne pensait pas que 20 ans après,
et 25 ans après maintenant, aujourd'hui, il aurait un tel succès.
Alors, comme il était double,
il serait à la [Em] fois _ _ un peu mécontent _ et très fier.
Il a travaillé jusqu'au bout.
Donc il était quand même très actif.
Et ça ne se voyait pas, il n'y avait pas de signe distinctif qu'il allait mourir.
Il était un peu plus fatigué, mais moi, il m'a toujours protégée.
Il ne m'a jamais dit [Eb] qu'il était malade.
Donc je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
C'est peut-être la chose que j'ai le plus regrettée d'ailleurs.
Et peut-être la chose pour laquelle j'étais le moins mature.
C [C]'est-à-dire que la différence d'âge n'avait pas d'importance en fait.
Sauf pour la maladie et la mort.
Je ne l'ai pas vu venir, je n'ai pas compris.
Mais il ne m'a pas prévenue, il m'a épargnée, il m'a protégée.
Et je crois que lui-même n'y croyait pas.
Parce que c'était comme un enfant qui jouait avec le feu.
Et qui disait toujours, mais non, plus tard, plus tard.
Il blaguait sur la mort, il disait, j'ai eu trois cardiologues,
ils sont tous morts et moi je suis toujours vivant.
[N] Donc il était un petit peu plus en retrait.
Mais la dernière fois que je l'ai vu, c'était un mois et demi avant qu'il meure.
Et je n'ai _ vu aucun signe distinctif.
Je lui ai dit au revoir comme si on allait se revoir.
Moi ce que je n'aime pas aujourd'hui, c'est souvent la réduction qu'en font les médias.
C'est-à-dire que Serge Gainsbourg, c'est peut-être 400 vidéos sur YouTube ou 350.
Et il passe en boucle les 7 ou 8 où il est Gainsbourg. _
Et ça réduit le personnage.
Donc pour la jeunesse, c'est très compliqué de savoir qui était le vrai Serge Gainsbourg.
Je trouve que les médias, ça dépend.
Il y a des bonnes émissions, je ne vais pas toujours réduire.
Mais très souvent, ils accentuent le côté Gainsbourg.
Alors que c'est juste le showman, c'est juste là où il se rend compte qu'il fait scandale,
qu'il vend des disques, qu'il s'enferme un peu dans ce personnage.
D'ailleurs, il se fait un peu prendre au piège lui-même.
Mais c'est [Db] rien, c'est un [A] accessoire.
Pour moi, c'est cette apparition dans sa vie.
C'était pas du tout l'homme qu'il était.
_ [Abm] 25 ans après sa mort, Constance Meyer n'a donc rien [G] oublié de cette rencontre.
Ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est qu'on n'oublie pas Gainsbourg, le Gainsbourg qu'elle a