Chords for Georges Moustaki parle de Léo Ferré
Tempo:
131.95 bpm
Chords used:
G
F#
E
G#
F
Tuning:Standard Tuning (EADGBE)Capo:+0fret

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Avec le temps,
[F] avec le temps va, tout s'en [G] va, on oublie le [Em] visage et l'on oublie la voix
Je rencontrais Léo Ferré [E] quand j'étais pianiste dans un restaurant de Saint-Germain-des-Prés, où il venait dîner.
J'étais un de ses grands admirateurs et j'étais très ému, impressionné [G#m] de le voir comme ça, à quelques mètres [D] de mon piano.
[Cm] Pour [G#] moi, il était immense déjà, il n'avait [F#] pas encore le statut [G#] de grande personnalité, vedette, etc.
Mais il avait déjà une belle œuvre.
Par contre, il se produisait dans des endroits qu'on qualifierait aujourd'hui de petits endroits,
des cabarets, il y avait un restaurant qui s'appelait Les Assassins, il chantait aussi du côté de Moabillon.
C'était pas devenu une grosse vedette parce que ses chansons ont commencé par être popularisées par Catherine Sauvage,
c'est après qu'il est devenu un grand interprète de ses [Am] propres œuvres.
Avec le temps, avec le temps va, tout s'en [D] va, l'autre qu'on [G] adorait, qu'on cherchait sous la
[G] pluie
Le hasard a voulu [A] que, en faisant ce [N] métier, il en fasse moi-même ma place au soleil.
Les autres rencontres étaient plus équitables, j'étais plus un jeune débutant qui allait embêter le maître.
Mais nous avons partagé des moments, il est venu dîner ici, nous avons participé à des mêmes spectacles,
nous avons fait un concert à l'Olympia pour soutenir la veuve de son pianiste Paul Castanier.
Les occasions ont été multiples de se voir et de fraterniser.
J'étais son invité avant Toban quand il était le vedette de la semaine, donc on a chanté ensemble.
J'ai beaucoup de souvenirs avec Léo, à part la première rencontre qui était un peu frustrante parce que rien ne s'était passé.
Après, les rapports ont été très chaleureux, très fraternels, très [Gm] intenses.
Je ne peux pas être militant, je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serai pas libre.
Mais je pense que tous les deux ils sont comme moi parce que l'anarchie c'est la négation de toute autorité d'où qu'elle [G] vienne.
Je crois que ce sont les exemples vivants de gens qui ont refusé toute autorité [N] d'où qu'elle vienne.
On avait beaucoup d'idées en commun aussi.
Un jour il m'a dit une phrase que je cite dans un ou deux livres.
Il ne connaissait pas bien mon œuvre, il connaissait mes chansons qui étaient diffusées à la radio.
Il est venu dîner ici, je lui ai fait écouter le disque que j'étais en train de faire à cette époque-là.
Il a découvert que nos idées étaient très proches, nos idées anarchisantes.
Je dirais plutôt libertaires parce que je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas dans un dogme, lui non plus.
Mais il avait ce goût pour le libertarisme et il a écouté et il était surpris parce que je ne chante pas avec la même virulence que lui.
Il m'a dit « mais tu murmures ».
Mais moi je hurle, mais nous disons les mêmes choses.
Si aujourd'hui on peut chanter tranquillement dans une salle sans avoir ni les [C] flics ni les gens qui viennent siffler,
[E] ou même s'ils viennent siffler, d'ailleurs ça devient un honneur pour nous,
et bien [F#] ce n'est que justice et puis on n'a pas besoin de casser les vides pour le dire, vous comprenez ?
Non, mais c'est ça être [G#] libre et être [F#] libertaire.
Quand on a les cloches qui nous rappellent qu'on est le 14 juillet, c'est les cloches pour Léo.
C'est contradictoire, mais peut-être que le 14 juillet n'a eu aucune importance pour lui, ni positive ni négative, j'en sais rien, on n'a jamais parlé de ça.
Je sais simplement que pour moi j'ai passé le 14 [B] juillet de sa mort dans un [F#] aéroport en Grèce
[D] et qu'il y avait libération [B] dans le stand des
[F#] voyageurs et c'est comme ça que j'ai appris sa mort.
J'étais dans mon pays, j'étais [F] proche d'un ami.
Avec le temps va, tout s'en [G] va, même les plus chouettes [Em] souvenirs s'attalent de ses gueules [E] à la galerie [Dm] chevarfouille.
J [N]'avais une tendresse, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup ému, parce que je l'ai connu, il était comme un lion invulnérable,
et puis avec le temps il s'est fragilisé.
Les dernières rencontres, je lui prenais la main pour monter sur scène pendant le concert à l'Olympia au Montauban.
Et en plus de l'admiration et de l'amitié que j'avais, j'ai eu un sentiment d'avoir à le protéger,
d'une tendresse un peu maternelle pour lui, parce qu'il était grand gueule, mais il était plein de faiblesse qu'on ne percevait pas tout de suite.
Je vais vous [G] raconter une histoire, vous ne me coupez pas, c'est bon.
Quand je [Gm] rencontre dans la rue une femme qui vend son corps aux gens, c'est-à-dire une putain,
si elle me reconnait, elle ne me fait jamais l'article, et j'ai longtemps cherché pourquoi, et j'ai [G] trouvé, vous ne savez pas pourquoi, parce que je fais le même métier qu'elle.
Il se sentait très [F#] maudit, un peu à tort et un peu à raison, parce qu'il [A] était très aimé, très admiré, très [Cm] encensé.
Et en même temps il avait des [G] détracteurs, mais il a une belle carrière, une belle oeuvre, une belle vie.
[Em]
[F]
Quand je montais les marches de l'Olympia, il n'y avait pas beaucoup de marches, mais il était déjà fatigué, il a dit, je ne vais plus faire l'Olympia, il y a trop de marches.
Et j'ai vu ce lion-là qui était [G#] fatigué au point de s'essouffler en montant quatre marches, ça m'a très ému.
Je n'ai pas trouvé ça ridicule ni pitoyable, j'ai [G] trouvé [C] juste émouvant.
[E]
[E] [Am]
[F] avec le temps va, tout s'en [G] va, on oublie le [Em] visage et l'on oublie la voix
Je rencontrais Léo Ferré [E] quand j'étais pianiste dans un restaurant de Saint-Germain-des-Prés, où il venait dîner.
J'étais un de ses grands admirateurs et j'étais très ému, impressionné [G#m] de le voir comme ça, à quelques mètres [D] de mon piano.
[Cm] Pour [G#] moi, il était immense déjà, il n'avait [F#] pas encore le statut [G#] de grande personnalité, vedette, etc.
Mais il avait déjà une belle œuvre.
Par contre, il se produisait dans des endroits qu'on qualifierait aujourd'hui de petits endroits,
des cabarets, il y avait un restaurant qui s'appelait Les Assassins, il chantait aussi du côté de Moabillon.
C'était pas devenu une grosse vedette parce que ses chansons ont commencé par être popularisées par Catherine Sauvage,
c'est après qu'il est devenu un grand interprète de ses [Am] propres œuvres.
Avec le temps, avec le temps va, tout s'en [D] va, l'autre qu'on [G] adorait, qu'on cherchait sous la
[G] pluie
Le hasard a voulu [A] que, en faisant ce [N] métier, il en fasse moi-même ma place au soleil.
Les autres rencontres étaient plus équitables, j'étais plus un jeune débutant qui allait embêter le maître.
Mais nous avons partagé des moments, il est venu dîner ici, nous avons participé à des mêmes spectacles,
nous avons fait un concert à l'Olympia pour soutenir la veuve de son pianiste Paul Castanier.
Les occasions ont été multiples de se voir et de fraterniser.
J'étais son invité avant Toban quand il était le vedette de la semaine, donc on a chanté ensemble.
J'ai beaucoup de souvenirs avec Léo, à part la première rencontre qui était un peu frustrante parce que rien ne s'était passé.
Après, les rapports ont été très chaleureux, très fraternels, très [Gm] intenses.
Je ne peux pas être militant, je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serai pas libre.
Mais je pense que tous les deux ils sont comme moi parce que l'anarchie c'est la négation de toute autorité d'où qu'elle [G] vienne.
Je crois que ce sont les exemples vivants de gens qui ont refusé toute autorité [N] d'où qu'elle vienne.
On avait beaucoup d'idées en commun aussi.
Un jour il m'a dit une phrase que je cite dans un ou deux livres.
Il ne connaissait pas bien mon œuvre, il connaissait mes chansons qui étaient diffusées à la radio.
Il est venu dîner ici, je lui ai fait écouter le disque que j'étais en train de faire à cette époque-là.
Il a découvert que nos idées étaient très proches, nos idées anarchisantes.
Je dirais plutôt libertaires parce que je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas dans un dogme, lui non plus.
Mais il avait ce goût pour le libertarisme et il a écouté et il était surpris parce que je ne chante pas avec la même virulence que lui.
Il m'a dit « mais tu murmures ».
Mais moi je hurle, mais nous disons les mêmes choses.
Si aujourd'hui on peut chanter tranquillement dans une salle sans avoir ni les [C] flics ni les gens qui viennent siffler,
[E] ou même s'ils viennent siffler, d'ailleurs ça devient un honneur pour nous,
et bien [F#] ce n'est que justice et puis on n'a pas besoin de casser les vides pour le dire, vous comprenez ?
Non, mais c'est ça être [G#] libre et être [F#] libertaire.
Quand on a les cloches qui nous rappellent qu'on est le 14 juillet, c'est les cloches pour Léo.
C'est contradictoire, mais peut-être que le 14 juillet n'a eu aucune importance pour lui, ni positive ni négative, j'en sais rien, on n'a jamais parlé de ça.
Je sais simplement que pour moi j'ai passé le 14 [B] juillet de sa mort dans un [F#] aéroport en Grèce
[D] et qu'il y avait libération [B] dans le stand des
[F#] voyageurs et c'est comme ça que j'ai appris sa mort.
J'étais dans mon pays, j'étais [F] proche d'un ami.
Avec le temps va, tout s'en [G] va, même les plus chouettes [Em] souvenirs s'attalent de ses gueules [E] à la galerie [Dm] chevarfouille.
J [N]'avais une tendresse, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup ému, parce que je l'ai connu, il était comme un lion invulnérable,
et puis avec le temps il s'est fragilisé.
Les dernières rencontres, je lui prenais la main pour monter sur scène pendant le concert à l'Olympia au Montauban.
Et en plus de l'admiration et de l'amitié que j'avais, j'ai eu un sentiment d'avoir à le protéger,
d'une tendresse un peu maternelle pour lui, parce qu'il était grand gueule, mais il était plein de faiblesse qu'on ne percevait pas tout de suite.
Je vais vous [G] raconter une histoire, vous ne me coupez pas, c'est bon.
Quand je [Gm] rencontre dans la rue une femme qui vend son corps aux gens, c'est-à-dire une putain,
si elle me reconnait, elle ne me fait jamais l'article, et j'ai longtemps cherché pourquoi, et j'ai [G] trouvé, vous ne savez pas pourquoi, parce que je fais le même métier qu'elle.
Il se sentait très [F#] maudit, un peu à tort et un peu à raison, parce qu'il [A] était très aimé, très admiré, très [Cm] encensé.
Et en même temps il avait des [G] détracteurs, mais il a une belle carrière, une belle oeuvre, une belle vie.
[Em]
[F]
Quand je montais les marches de l'Olympia, il n'y avait pas beaucoup de marches, mais il était déjà fatigué, il a dit, je ne vais plus faire l'Olympia, il y a trop de marches.
Et j'ai vu ce lion-là qui était [G#] fatigué au point de s'essouffler en montant quatre marches, ça m'a très ému.
Je n'ai pas trouvé ça ridicule ni pitoyable, j'ai [G] trouvé [C] juste émouvant.
[E]
[E] [Am]
Key:
G
F#
E
G#
F
G
F#
E
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_ _ _ Avec le temps, _
_ _ _ [F] _ avec le temps va, tout s'en [G] va, on oublie le [Em] visage et l'on oublie la voix_
Je rencontrais Léo Ferré [E] quand j'étais pianiste dans un restaurant de Saint-Germain-des-Prés, où il venait dîner.
J'étais un de ses grands admirateurs et j'étais très _ ému, impressionné [G#m] de le voir comme ça, _ _ à quelques mètres [D] de mon piano.
[Cm] Pour [G#] moi, il était immense déjà, _ il n'avait [F#] pas encore le statut [G#] de grande personnalité, vedette, etc.
Mais il avait déjà une belle œuvre.
_ Par contre, il se produisait dans des endroits qu'on qualifierait aujourd'hui de petits endroits, _
des cabarets, _ il y avait un restaurant qui s'appelait Les Assassins, _ il chantait aussi du côté de Moabillon.
C'était pas devenu une grosse vedette parce que ses chansons ont commencé par être popularisées par Catherine Sauvage,
c'est après qu'il est devenu un grand interprète de ses [Am] propres œuvres. _ _ _ _
Avec le temps, _ _ _ _ _ _ avec le temps va, tout s'en [D] va, l'autre qu'on [G] adorait, qu'on cherchait sous la _
_ [G] pluie_
Le hasard a voulu [A] que, en faisant ce [N] métier, _ il en fasse moi-même ma place au soleil. _
Les autres rencontres étaient plus équitables, j'étais plus un jeune débutant qui allait embêter le maître.
Mais nous avons partagé des moments, il est venu _ dîner ici, nous avons participé à des mêmes spectacles,
nous avons fait un concert _ à l'Olympia pour _ soutenir la veuve de son pianiste Paul Castanier.
_ Les occasions ont été multiples de se voir et de fraterniser.
J'étais son invité avant Toban quand il était _ le vedette de la semaine, _ donc on a chanté ensemble.
J'ai beaucoup de souvenirs avec Léo, à part la première _ rencontre qui était un peu _ _ _ _ frustrante parce que rien ne s'était passé.
Après, les rapports ont été très chaleureux, très fraternels, _ très [Gm] intenses.
Je ne _ peux pas être militant, je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serai pas libre.
Mais je pense que tous les deux ils sont comme moi parce que l'anarchie c'est la négation de toute autorité d'où qu'elle [G] vienne.
Je crois que ce sont les exemples vivants de gens qui ont refusé toute autorité [N] d'où qu'elle vienne.
On avait beaucoup d'idées en commun aussi.
Un jour il m'a dit une phrase que je cite dans un ou deux livres.
Il ne connaissait pas bien mon œuvre, il connaissait mes chansons qui étaient _ diffusées à la radio.
Il est venu dîner ici, je lui ai fait écouter le disque que j'étais en train de faire à cette époque-là. _
Il a découvert que nos idées étaient très proches, nos idées _ _ anarchisantes.
_ _ Je dirais plutôt libertaires parce que _ je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas dans un dogme, lui non plus.
Mais il avait _ ce goût pour le libertarisme _ et il a écouté et il était surpris parce que je ne chante pas avec la même virulence que lui.
Il m'a dit « mais tu murmures ».
Mais moi je hurle, mais nous disons les mêmes choses.
Si aujourd'hui _ on peut chanter tranquillement dans une salle sans _ avoir ni les [C] flics ni les gens qui viennent siffler,
[E] ou même s'ils viennent siffler, d'ailleurs ça devient un honneur pour nous,
et bien [F#] ce n'est que justice et puis on n'a pas besoin de casser les vides pour le dire, vous comprenez ?
Non, mais c'est ça être [G#] libre et être [F#] libertaire.
_ Quand on a les cloches qui nous rappellent qu'on est le 14 juillet, c'est les cloches pour Léo.
C'est contradictoire, _ mais _ peut-être que le 14 juillet n'a eu aucune importance pour lui, _ ni positive ni négative, j'en sais rien, on n'a jamais parlé de ça.
Je sais simplement que pour moi j'ai passé le 14 [B] juillet de sa mort dans un [F#] aéroport _ en Grèce
_ [D] et qu'il y avait libération [B] dans le stand des _
[F#] voyageurs _ et c'est comme ça que j'ai appris sa mort.
J'étais dans mon pays, j'étais _ [F] proche d'un ami.
Avec le temps va, tout s'en [G] va, même les plus chouettes [Em] souvenirs s'attalent de ses gueules [E] _ à la galerie [Dm] _ chevarfouille.
_ J [N]'avais une tendresse, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup ému, parce que je l'ai connu, il était comme un lion _ _ _ _ invulnérable,
et puis avec le temps il s'est _ _ fragilisé.
Les dernières rencontres, je lui prenais la main pour monter sur scène pendant _ _ le concert à l'Olympia au Montauban. _
_ _ Et en plus de l'admiration et de l'amitié que j'avais, j'ai eu un sentiment d'avoir à le protéger,
d'une tendresse un peu maternelle pour lui, _ parce qu'il était _ _ _ grand gueule, mais il était plein de faiblesse _ qu'on ne percevait pas tout de suite.
Je vais vous [G] raconter une histoire, vous ne me coupez pas, c'est bon.
_ Quand je _ _ [Gm] rencontre dans la rue une femme qui vend son corps aux gens, c'est-à-dire une putain,
_ si elle me reconnait, elle ne me fait jamais l'article, et j'ai longtemps cherché pourquoi, et j'ai [G] trouvé, vous ne savez pas pourquoi, parce que je fais le même métier qu'elle.
Il se sentait très [F#] _ maudit, un peu à tort et un peu à raison, parce qu'il [A] était très aimé, très admiré, très [Cm] encensé.
Et en même temps il avait des [G] détracteurs, mais il a une belle carrière, une belle oeuvre, une belle vie.
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Quand je montais les marches de l'Olympia, _ il n'y avait pas beaucoup de marches, mais il était déjà fatigué, il a dit, _ je ne vais plus faire l'Olympia, il y a trop de marches.
Et j'ai vu ce lion-là qui était [G#] fatigué au point de s'essouffler en montant quatre marches, ça m'a très ému.
Je n'ai pas trouvé ça ridicule ni pitoyable, j'ai [G] trouvé [C] juste émouvant. _ _ _
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_ [E] _ _ _ [Am] _ _ _ _
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_ _ _ Avec le temps, _
_ _ _ [F] _ avec le temps va, tout s'en [G] va, on oublie le [Em] visage et l'on oublie la voix_
Je rencontrais Léo Ferré [E] quand j'étais pianiste dans un restaurant de Saint-Germain-des-Prés, où il venait dîner.
J'étais un de ses grands admirateurs et j'étais très _ ému, impressionné [G#m] de le voir comme ça, _ _ à quelques mètres [D] de mon piano.
[Cm] Pour [G#] moi, il était immense déjà, _ il n'avait [F#] pas encore le statut [G#] de grande personnalité, vedette, etc.
Mais il avait déjà une belle œuvre.
_ Par contre, il se produisait dans des endroits qu'on qualifierait aujourd'hui de petits endroits, _
des cabarets, _ il y avait un restaurant qui s'appelait Les Assassins, _ il chantait aussi du côté de Moabillon.
C'était pas devenu une grosse vedette parce que ses chansons ont commencé par être popularisées par Catherine Sauvage,
c'est après qu'il est devenu un grand interprète de ses [Am] propres œuvres. _ _ _ _
Avec le temps, _ _ _ _ _ _ avec le temps va, tout s'en [D] va, l'autre qu'on [G] adorait, qu'on cherchait sous la _
_ [G] pluie_
Le hasard a voulu [A] que, en faisant ce [N] métier, _ il en fasse moi-même ma place au soleil. _
Les autres rencontres étaient plus équitables, j'étais plus un jeune débutant qui allait embêter le maître.
Mais nous avons partagé des moments, il est venu _ dîner ici, nous avons participé à des mêmes spectacles,
nous avons fait un concert _ à l'Olympia pour _ soutenir la veuve de son pianiste Paul Castanier.
_ Les occasions ont été multiples de se voir et de fraterniser.
J'étais son invité avant Toban quand il était _ le vedette de la semaine, _ donc on a chanté ensemble.
J'ai beaucoup de souvenirs avec Léo, à part la première _ rencontre qui était un peu _ _ _ _ frustrante parce que rien ne s'était passé.
Après, les rapports ont été très chaleureux, très fraternels, _ très [Gm] intenses.
Je ne _ peux pas être militant, je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serai pas libre.
Mais je pense que tous les deux ils sont comme moi parce que l'anarchie c'est la négation de toute autorité d'où qu'elle [G] vienne.
Je crois que ce sont les exemples vivants de gens qui ont refusé toute autorité [N] d'où qu'elle vienne.
On avait beaucoup d'idées en commun aussi.
Un jour il m'a dit une phrase que je cite dans un ou deux livres.
Il ne connaissait pas bien mon œuvre, il connaissait mes chansons qui étaient _ diffusées à la radio.
Il est venu dîner ici, je lui ai fait écouter le disque que j'étais en train de faire à cette époque-là. _
Il a découvert que nos idées étaient très proches, nos idées _ _ anarchisantes.
_ _ Je dirais plutôt libertaires parce que _ je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas dans un dogme, lui non plus.
Mais il avait _ ce goût pour le libertarisme _ et il a écouté et il était surpris parce que je ne chante pas avec la même virulence que lui.
Il m'a dit « mais tu murmures ».
Mais moi je hurle, mais nous disons les mêmes choses.
Si aujourd'hui _ on peut chanter tranquillement dans une salle sans _ avoir ni les [C] flics ni les gens qui viennent siffler,
[E] ou même s'ils viennent siffler, d'ailleurs ça devient un honneur pour nous,
et bien [F#] ce n'est que justice et puis on n'a pas besoin de casser les vides pour le dire, vous comprenez ?
Non, mais c'est ça être [G#] libre et être [F#] libertaire.
_ Quand on a les cloches qui nous rappellent qu'on est le 14 juillet, c'est les cloches pour Léo.
C'est contradictoire, _ mais _ peut-être que le 14 juillet n'a eu aucune importance pour lui, _ ni positive ni négative, j'en sais rien, on n'a jamais parlé de ça.
Je sais simplement que pour moi j'ai passé le 14 [B] juillet de sa mort dans un [F#] aéroport _ en Grèce
_ [D] et qu'il y avait libération [B] dans le stand des _
[F#] voyageurs _ et c'est comme ça que j'ai appris sa mort.
J'étais dans mon pays, j'étais _ [F] proche d'un ami.
Avec le temps va, tout s'en [G] va, même les plus chouettes [Em] souvenirs s'attalent de ses gueules [E] _ à la galerie [Dm] _ chevarfouille.
_ J [N]'avais une tendresse, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup ému, parce que je l'ai connu, il était comme un lion _ _ _ _ invulnérable,
et puis avec le temps il s'est _ _ fragilisé.
Les dernières rencontres, je lui prenais la main pour monter sur scène pendant _ _ le concert à l'Olympia au Montauban. _
_ _ Et en plus de l'admiration et de l'amitié que j'avais, j'ai eu un sentiment d'avoir à le protéger,
d'une tendresse un peu maternelle pour lui, _ parce qu'il était _ _ _ grand gueule, mais il était plein de faiblesse _ qu'on ne percevait pas tout de suite.
Je vais vous [G] raconter une histoire, vous ne me coupez pas, c'est bon.
_ Quand je _ _ [Gm] rencontre dans la rue une femme qui vend son corps aux gens, c'est-à-dire une putain,
_ si elle me reconnait, elle ne me fait jamais l'article, et j'ai longtemps cherché pourquoi, et j'ai [G] trouvé, vous ne savez pas pourquoi, parce que je fais le même métier qu'elle.
Il se sentait très [F#] _ maudit, un peu à tort et un peu à raison, parce qu'il [A] était très aimé, très admiré, très [Cm] encensé.
Et en même temps il avait des [G] détracteurs, mais il a une belle carrière, une belle oeuvre, une belle vie.
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Et j'ai vu ce lion-là qui était [G#] fatigué au point de s'essouffler en montant quatre marches, ça m'a très ému.
Je n'ai pas trouvé ça ridicule ni pitoyable, j'ai [G] trouvé [C] juste émouvant. _ _ _
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