Chords for La Compagnie Jolie Môme - Sans la Nommer
Tempo:
111.55 bpm
Chords used:
Cm
Fm
Eb
Bb
G
Tuning:Standard Tuning (EADGBE)Capo:+0fret
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[Fm]
[Bb] [Eb] [D]
[Cm] [Fm]
[Eb] [D]
[Cm] Je voudrais sans la nommer vous [Fm] parler d'elle,
[Bb] Homme d'une bien-aimée, d'une [Eb] infidèle,
[Cm] Une fille bien vivante qui se [Fm] révèle
[Bb] A des lendemains qui chantent sous [Eb] le soleil.
[Cm] C'est elle que l'on [Fm] attraque,
Que l'on [Ab] poursuit, que l'on traque,
C'est elle qui se [Eb] soulève,
Qui souffre et se met en [Fm] grève,
C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on [G] abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre jusqu [G]'au bout.
[Cm]
Je voudrais sans la nommer lui rendre [Fm] hommage,
[Bb] Jolie fleur du mois de mai ou fruit [Eb] sauvage,
[Gm] [Cm] Une meuf bien plantée sur ses deux [Fm] jambes,
[Bb] Et qui traîne en liberté où [Eb] bon lui semble.
[Cm] C'est elle que l'on attraque,
[Fm] Que l'on poursuit, que l'on traque,
[Bb] C'est elle qui se soulève,
[Eb] Qui souffre et se met en grève,
[Fm] C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on abandonne,
[G] Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre [G] jusqu'au bout.
Jusqu'au bout, [Cm] jusqu'au bout, jusqu'au bout,
Je voudrais sans la nommer vous parler [Fm] d'elle,
[Bb] Bien lui ou mal lui, elle [Eb] est fidèle,
Et [Cm] si vous voulez que je vous la [Fm] présente,
[Bb] On l'appelle Révolution [Eb] Permanente.
[Cm] Pour les marins révoltés du Fautemkin,
[Fm] Les soldats de Craone,
Pour le soviétique [Bb] pacifiste écrasé à la Course d'Ine,
Pour [Eb] Sacco et Van Zetty,
Roda Luxembourg et Carl Limnecht,
Les brigades [Cm] internationales au secours de la République [G] Espagnole,
Pour les grévistes de 1936,
Manouchian, ses 23 camarades, les FTP-Moi,
Pour les [Cm] résistants,
Les manifestants piétinés à Charonne,
Et ceux jetés à la Seine,
[F] Le 17 octobre 1961,
[Bb] Pour les guerres de libération des [Eb] peuples colonisés,
Le Tché et [Fm] ses guerriers-roses,
Les étudiants, les [Cm] 9 millions de grévistes de [G] 1968,
Pour Victor Harra,
[Cm] Pour les travailleurs en lutte de l'YP, [G] Manufrance, Boulogne-Bihancourt,
Les [Cm] dockers,
Pour les luttes des femmes algériennes et afghanes,
Les indiens du [Fm] Chiapas et le sous-commandant Marcos,
Les [Bb] ouvrières de l'épée, de Moulinex,
[Eb] Les chantiers navals du Havre, de [Fm] la Ciota,
Les cheminots, les [Cm] étudiants indonésiens,
La lutte des [G] peuples palestiniens et kurdes,
Pour [Cm] les sans-papiers, sans-logement, sans-travail, sans [G]-droit,
Sans égalité, liberté, [Cm] fraternité,
Pour les enfants qui n'ont pas une vie d'enfant,
[G] Pour tous ceux qui pensent que les choses ne restent pas ce qu'elles sont,
Et que les vaincus d'aujourd'hui sont demain les vainqueurs.
Lettre de Miss Sacmano-Chian à sa femme, le 21 février 1944.
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.
Nous allons être fusillés cet après-midi à 15h.
Cela m'arrive comme un accident dans ma vie.
Je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ?
Tout est confus en moi, et bien clair en même temps.
Je m'étais engagée dans l'armée de la libération,
En soldat volontaire,
Et je meurs à deux doigts de la victoire et du but.
Bonheur à ceux qui vont nous survivre,
Et goûter la douceur de la liberté, de la paix de demain.
Je suis sûre que le peuple [F] français,
Et tous les combattants de la liberté,
Sauront honorer notre mémoire dignement.
Au moment de mourir,
Je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand,
Et contre qui que ce soit.
Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand, et tous les autres peuples,
Vivront en paix et en fraternité,
Après la guerre qui ne durera plus longtemps.
Bonheur à tous !
J'ai un regret profond de n'avoir pu te rendre heureuse.
J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours.
Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute,
Et d'avoir un enfant pour mon bonheur.
Et pour accomplir ma dernière volonté,
Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires,
Je les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux.
Après la guerre,
Tu pourras faire valoir tes droits à la pension de guerre en tant que ma femme,
Car je meurs en soldat régulier de l'armée française de libération.
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer,
Tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus.
Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à ma famille en Arménie.
Je mourrai tout à l'heure avec mes 23 camarades,
Avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille,
Car personnellement, je n'ai fait de mal à personne,
Et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
Aujourd'hui, il y a du soleil.
C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimé,
Que je dirai adieu à la vie et à vous tous,
Ma bien chère femme et mes bien chers amis.
Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal,
Sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
Je t'embrasse bien fort, ainsi que ta soeur,
Et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près.
Je vous serre tous sur mon cœur.
Adieu, ton ami, ton camarade, ton mari,
[Bb] [Eb] [D]
[Cm] [Fm]
[Eb] [D]
[Cm] Je voudrais sans la nommer vous [Fm] parler d'elle,
[Bb] Homme d'une bien-aimée, d'une [Eb] infidèle,
[Cm] Une fille bien vivante qui se [Fm] révèle
[Bb] A des lendemains qui chantent sous [Eb] le soleil.
[Cm] C'est elle que l'on [Fm] attraque,
Que l'on [Ab] poursuit, que l'on traque,
C'est elle qui se [Eb] soulève,
Qui souffre et se met en [Fm] grève,
C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on [G] abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre jusqu [G]'au bout.
[Cm]
Je voudrais sans la nommer lui rendre [Fm] hommage,
[Bb] Jolie fleur du mois de mai ou fruit [Eb] sauvage,
[Gm] [Cm] Une meuf bien plantée sur ses deux [Fm] jambes,
[Bb] Et qui traîne en liberté où [Eb] bon lui semble.
[Cm] C'est elle que l'on attraque,
[Fm] Que l'on poursuit, que l'on traque,
[Bb] C'est elle qui se soulève,
[Eb] Qui souffre et se met en grève,
[Fm] C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on abandonne,
[G] Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre [G] jusqu'au bout.
Jusqu'au bout, [Cm] jusqu'au bout, jusqu'au bout,
Je voudrais sans la nommer vous parler [Fm] d'elle,
[Bb] Bien lui ou mal lui, elle [Eb] est fidèle,
Et [Cm] si vous voulez que je vous la [Fm] présente,
[Bb] On l'appelle Révolution [Eb] Permanente.
[Cm] Pour les marins révoltés du Fautemkin,
[Fm] Les soldats de Craone,
Pour le soviétique [Bb] pacifiste écrasé à la Course d'Ine,
Pour [Eb] Sacco et Van Zetty,
Roda Luxembourg et Carl Limnecht,
Les brigades [Cm] internationales au secours de la République [G] Espagnole,
Pour les grévistes de 1936,
Manouchian, ses 23 camarades, les FTP-Moi,
Pour les [Cm] résistants,
Les manifestants piétinés à Charonne,
Et ceux jetés à la Seine,
[F] Le 17 octobre 1961,
[Bb] Pour les guerres de libération des [Eb] peuples colonisés,
Le Tché et [Fm] ses guerriers-roses,
Les étudiants, les [Cm] 9 millions de grévistes de [G] 1968,
Pour Victor Harra,
[Cm] Pour les travailleurs en lutte de l'YP, [G] Manufrance, Boulogne-Bihancourt,
Les [Cm] dockers,
Pour les luttes des femmes algériennes et afghanes,
Les indiens du [Fm] Chiapas et le sous-commandant Marcos,
Les [Bb] ouvrières de l'épée, de Moulinex,
[Eb] Les chantiers navals du Havre, de [Fm] la Ciota,
Les cheminots, les [Cm] étudiants indonésiens,
La lutte des [G] peuples palestiniens et kurdes,
Pour [Cm] les sans-papiers, sans-logement, sans-travail, sans [G]-droit,
Sans égalité, liberté, [Cm] fraternité,
Pour les enfants qui n'ont pas une vie d'enfant,
[G] Pour tous ceux qui pensent que les choses ne restent pas ce qu'elles sont,
Et que les vaincus d'aujourd'hui sont demain les vainqueurs.
Lettre de Miss Sacmano-Chian à sa femme, le 21 février 1944.
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.
Nous allons être fusillés cet après-midi à 15h.
Cela m'arrive comme un accident dans ma vie.
Je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ?
Tout est confus en moi, et bien clair en même temps.
Je m'étais engagée dans l'armée de la libération,
En soldat volontaire,
Et je meurs à deux doigts de la victoire et du but.
Bonheur à ceux qui vont nous survivre,
Et goûter la douceur de la liberté, de la paix de demain.
Je suis sûre que le peuple [F] français,
Et tous les combattants de la liberté,
Sauront honorer notre mémoire dignement.
Au moment de mourir,
Je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand,
Et contre qui que ce soit.
Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand, et tous les autres peuples,
Vivront en paix et en fraternité,
Après la guerre qui ne durera plus longtemps.
Bonheur à tous !
J'ai un regret profond de n'avoir pu te rendre heureuse.
J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours.
Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute,
Et d'avoir un enfant pour mon bonheur.
Et pour accomplir ma dernière volonté,
Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires,
Je les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux.
Après la guerre,
Tu pourras faire valoir tes droits à la pension de guerre en tant que ma femme,
Car je meurs en soldat régulier de l'armée française de libération.
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer,
Tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus.
Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à ma famille en Arménie.
Je mourrai tout à l'heure avec mes 23 camarades,
Avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille,
Car personnellement, je n'ai fait de mal à personne,
Et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
Aujourd'hui, il y a du soleil.
C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimé,
Que je dirai adieu à la vie et à vous tous,
Ma bien chère femme et mes bien chers amis.
Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal,
Sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
Je t'embrasse bien fort, ainsi que ta soeur,
Et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près.
Je vous serre tous sur mon cœur.
Adieu, ton ami, ton camarade, ton mari,
Key:
Cm
Fm
Eb
Bb
G
Cm
Fm
Eb
_ _ _ _ _ [Fm] _ _ _
_ _ [Bb] _ _ _ [Eb] _ _ [D] _
_ [Cm] _ _ _ _ _ [Fm] _ _
_ _ _ _ _ [Eb] _ _ [D]
[Cm] Je voudrais sans la nommer vous [Fm] parler d'elle, _
[Bb] Homme d'une bien-aimée, d'une [Eb] infidèle,
_ [Cm] Une fille bien vivante qui se [Fm] révèle
_ _ [Bb] A des lendemains qui chantent sous [Eb] le soleil.
[Cm] C'est elle que l'on [Fm] attraque,
Que l'on [Ab] poursuit, que l'on traque,
C'est elle qui se [Eb] soulève,
Qui souffre et se met en [Fm] grève,
C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on [G] abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre jusqu [G]'au bout.
_ _ [Cm] _
_ _ _ Je voudrais sans la nommer lui rendre [Fm] hommage,
_ [Bb] Jolie fleur du mois de mai ou fruit [Eb] sauvage,
_ [Gm] _ [Cm] Une meuf bien plantée sur ses deux [Fm] jambes,
[Bb] Et qui traîne en liberté où [Eb] bon lui semble.
_ [Cm] C'est elle que l'on attraque,
[Fm] Que l'on poursuit, que l'on traque,
[Bb] C'est elle qui se soulève,
[Eb] Qui souffre et se met en grève,
[Fm] C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on abandonne,
[G] Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre [G] jusqu'au bout.
Jusqu'au bout, [Cm] jusqu'au bout, jusqu'au bout,
Je voudrais sans la nommer vous parler [Fm] d'elle, _ _
[Bb] Bien lui ou mal lui, elle [Eb] est fidèle, _
Et [Cm] si vous voulez que je vous la [Fm] présente,
_ [Bb] On l'appelle Révolution [Eb] Permanente.
_ _ [Cm] Pour les marins révoltés du Fautemkin,
[Fm] Les soldats de Craone,
Pour le soviétique [Bb] pacifiste écrasé à la Course d'Ine,
Pour [Eb] Sacco et Van Zetty,
Roda Luxembourg et Carl Limnecht,
Les brigades [Cm] internationales au secours de la République [G] Espagnole,
Pour les grévistes de 1936,
Manouchian, ses 23 camarades, les FTP-Moi,
Pour les [Cm] résistants,
Les manifestants piétinés à Charonne,
Et ceux jetés à la Seine,
[F] Le 17 octobre 1961,
[Bb] Pour les guerres de libération des [Eb] peuples colonisés,
Le Tché et [Fm] ses guerriers-roses,
Les étudiants, les [Cm] 9 millions de grévistes de [G] 1968,
Pour Victor Harra,
[Cm] Pour les travailleurs en lutte de l'YP, [G] Manufrance, Boulogne-Bihancourt,
Les [Cm] dockers,
Pour les luttes des femmes algériennes et afghanes,
Les indiens du [Fm] Chiapas et le sous-commandant Marcos,
Les [Bb] ouvrières de l'épée, de Moulinex,
[Eb] Les chantiers navals du Havre, de [Fm] la Ciota,
Les cheminots, les [Cm] étudiants indonésiens,
La lutte des [G] peuples palestiniens et kurdes,
Pour [Cm] les sans-papiers, sans-logement, sans-travail, sans [G]-droit,
Sans égalité, liberté, [Cm] fraternité,
Pour les enfants qui n'ont pas une vie d'enfant,
[G] Pour tous ceux qui pensent que les choses ne restent pas ce qu'elles sont,
Et que les vaincus d'aujourd'hui sont demain les vainqueurs.
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_ Lettre de Miss Sacmano-Chian à sa femme, le 21 février 1944. _ _ _
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, _
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.
Nous allons être fusillés cet après-midi à 15h.
Cela m'arrive comme un accident dans ma vie.
Je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. _
Que puis-je t'écrire ?
Tout est confus en moi, et bien clair en même temps.
_ Je m'étais engagée dans l'armée de la libération,
En soldat volontaire,
Et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. _
_ Bonheur à ceux qui vont nous survivre,
Et goûter la douceur de la liberté, de la paix de demain.
Je suis sûre que le peuple [F] français,
Et tous les combattants de la liberté,
Sauront honorer notre mémoire dignement.
_ Au moment de mourir,
Je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand,
Et contre qui que ce soit.
Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand, et tous les autres peuples,
Vivront en paix et en fraternité,
Après la guerre qui ne durera plus longtemps.
Bonheur à tous !
J'ai un regret profond de n'avoir pu te rendre heureuse.
J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours.
Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute,
Et d'avoir un enfant pour mon bonheur.
Et pour accomplir ma dernière volonté,
Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires,
Je les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux.
Après la guerre,
Tu pourras faire valoir tes droits à la pension de guerre en tant que ma femme,
Car je meurs en soldat régulier de l'armée française de libération.
_ Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer,
Tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus.
Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à ma famille en Arménie. _
Je mourrai tout à l'heure avec mes 23 camarades,
_ Avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille,
Car personnellement, je n'ai fait de mal à personne,
Et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
_ Aujourd'hui, il y a du soleil.
C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimé,
Que je dirai adieu à la vie et à vous tous,
Ma bien chère femme et mes bien chers amis.
_ _ Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal,
Sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
_ Je t'embrasse bien fort, ainsi que ta soeur,
Et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près. _
Je vous serre tous sur mon cœur.
_ Adieu, ton ami, ton camarade, ton mari, _
_ _ [Bb] _ _ _ [Eb] _ _ [D] _
_ [Cm] _ _ _ _ _ [Fm] _ _
_ _ _ _ _ [Eb] _ _ [D]
[Cm] Je voudrais sans la nommer vous [Fm] parler d'elle, _
[Bb] Homme d'une bien-aimée, d'une [Eb] infidèle,
_ [Cm] Une fille bien vivante qui se [Fm] révèle
_ _ [Bb] A des lendemains qui chantent sous [Eb] le soleil.
[Cm] C'est elle que l'on [Fm] attraque,
Que l'on [Ab] poursuit, que l'on traque,
C'est elle qui se [Eb] soulève,
Qui souffre et se met en [Fm] grève,
C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on [G] abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre jusqu [G]'au bout.
_ _ [Cm] _
_ _ _ Je voudrais sans la nommer lui rendre [Fm] hommage,
_ [Bb] Jolie fleur du mois de mai ou fruit [Eb] sauvage,
_ [Gm] _ [Cm] Une meuf bien plantée sur ses deux [Fm] jambes,
[Bb] Et qui traîne en liberté où [Eb] bon lui semble.
_ [Cm] C'est elle que l'on attraque,
[Fm] Que l'on poursuit, que l'on traque,
[Bb] C'est elle qui se soulève,
[Eb] Qui souffre et se met en grève,
[Fm] C'est elle qu'on [Cm] emprisonne,
Qu'on trahit, qu'on abandonne,
[G] Qui nous donne envie de vivre,
[Cm] Qui donne envie de la suivre [G] jusqu'au bout.
Jusqu'au bout, [Cm] jusqu'au bout, jusqu'au bout,
Je voudrais sans la nommer vous parler [Fm] d'elle, _ _
[Bb] Bien lui ou mal lui, elle [Eb] est fidèle, _
Et [Cm] si vous voulez que je vous la [Fm] présente,
_ [Bb] On l'appelle Révolution [Eb] Permanente.
_ _ [Cm] Pour les marins révoltés du Fautemkin,
[Fm] Les soldats de Craone,
Pour le soviétique [Bb] pacifiste écrasé à la Course d'Ine,
Pour [Eb] Sacco et Van Zetty,
Roda Luxembourg et Carl Limnecht,
Les brigades [Cm] internationales au secours de la République [G] Espagnole,
Pour les grévistes de 1936,
Manouchian, ses 23 camarades, les FTP-Moi,
Pour les [Cm] résistants,
Les manifestants piétinés à Charonne,
Et ceux jetés à la Seine,
[F] Le 17 octobre 1961,
[Bb] Pour les guerres de libération des [Eb] peuples colonisés,
Le Tché et [Fm] ses guerriers-roses,
Les étudiants, les [Cm] 9 millions de grévistes de [G] 1968,
Pour Victor Harra,
[Cm] Pour les travailleurs en lutte de l'YP, [G] Manufrance, Boulogne-Bihancourt,
Les [Cm] dockers,
Pour les luttes des femmes algériennes et afghanes,
Les indiens du [Fm] Chiapas et le sous-commandant Marcos,
Les [Bb] ouvrières de l'épée, de Moulinex,
[Eb] Les chantiers navals du Havre, de [Fm] la Ciota,
Les cheminots, les [Cm] étudiants indonésiens,
La lutte des [G] peuples palestiniens et kurdes,
Pour [Cm] les sans-papiers, sans-logement, sans-travail, sans [G]-droit,
Sans égalité, liberté, [Cm] fraternité,
Pour les enfants qui n'ont pas une vie d'enfant,
[G] Pour tous ceux qui pensent que les choses ne restent pas ce qu'elles sont,
Et que les vaincus d'aujourd'hui sont demain les vainqueurs.
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_ Lettre de Miss Sacmano-Chian à sa femme, le 21 février 1944. _ _ _
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, _
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.
Nous allons être fusillés cet après-midi à 15h.
Cela m'arrive comme un accident dans ma vie.
Je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. _
Que puis-je t'écrire ?
Tout est confus en moi, et bien clair en même temps.
_ Je m'étais engagée dans l'armée de la libération,
En soldat volontaire,
Et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. _
_ Bonheur à ceux qui vont nous survivre,
Et goûter la douceur de la liberté, de la paix de demain.
Je suis sûre que le peuple [F] français,
Et tous les combattants de la liberté,
Sauront honorer notre mémoire dignement.
_ Au moment de mourir,
Je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand,
Et contre qui que ce soit.
Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand, et tous les autres peuples,
Vivront en paix et en fraternité,
Après la guerre qui ne durera plus longtemps.
Bonheur à tous !
J'ai un regret profond de n'avoir pu te rendre heureuse.
J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours.
Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute,
Et d'avoir un enfant pour mon bonheur.
Et pour accomplir ma dernière volonté,
Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires,
Je les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux.
Après la guerre,
Tu pourras faire valoir tes droits à la pension de guerre en tant que ma femme,
Car je meurs en soldat régulier de l'armée française de libération.
_ Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer,
Tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus.
Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à ma famille en Arménie. _
Je mourrai tout à l'heure avec mes 23 camarades,
_ Avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille,
Car personnellement, je n'ai fait de mal à personne,
Et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
_ Aujourd'hui, il y a du soleil.
C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimé,
Que je dirai adieu à la vie et à vous tous,
Ma bien chère femme et mes bien chers amis.
_ _ Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal,
Sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
_ Je t'embrasse bien fort, ainsi que ta soeur,
Et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près. _
Je vous serre tous sur mon cœur.
_ Adieu, ton ami, ton camarade, ton mari, _